La Région capitale suisse est consciente des économies que la SSR devra réaliser après la votation sur l’initiative No Billag et les discussions en matière de politique médiatique suscitées par cette dernière, ainsi que suite à la baisse des recettes publicitaires et au plafonnement des recettes issues de la redevance. Ce processus aura des répercussions sur les différents sites. Cependant, à l’ère du numérique et de la transformation du monde du travail, l’argument selon lequel la proximité géographique, et donc le regroupement des sites à Zurich, seraient bénéfiques pour les collaborateurs de la Newsroom de la SRF n’est pas suffisant aux yeux de la Région capitale suisse. Thierry Steiert, co-président de la Région capitale suisse et syndic de la Ville de Fribourg, est très clair sur la question : « Il est difficile de comprendre comment une centralisation accrue pourrait à elle seule permettre d’augmenter l’efficience et de réduire les coûts. La SSR doit présenter des solutions innovantes basées sur un ancrage régional. »
Oui à un centre politique fort
La diversité linguistique et culturelle de la Région capitale suisse sensibilise la population à l’importance du plurilinguisme et de la structure très fédéraliste qui caractérisent notre pays, et constitue à ce titre un symbole fort du centre politique suisse. Le fait qu’à l’avenir des émissions politiques phares telles que « Echo der Zeit » risquent de ne plus être produites à Berne affaiblirait clairement le centre politique suisse et susciterait beaucoup d’incompréhension. En effet, dans les cinq cantons de la Région capitale suisse, une part considérable de la population, entre 69 et 78 pour cent, s’est très clairement exprimée contre l’initiative No Billag, affirmant ainsi sa volonté d’une SSR forte et ancrée sur l’ensemble du territoire.
La décision de la SSR aurait également des conséquences économiques puisqu’elle entraînerait la suppression d’au moins une centaine de postes au sein de la SRF dans la Région capitale suisse. Christoph Ammann, co-président de la Région capitale suisse, souligne : « La SSR est un employeur important pour notre région et joue donc un rôle économique considérable. Les suppressions de poste de l’ampleur attendue auraient des répercussions conséquentes sur la région et affaibliraient le site médiatique à long terme, ce que nous devons éviter. »